Citroën 2CV. Une voiture mythique.
Sa conception remonte à 1935, après le rachat de Citroën par le fabriquant de pneumatiques Michelin, Pierre Boulanger est nommé patron de la marque aux chevrons. Il veut concevoir une voiture accessible aux classes moyennes. 4 hommes sont désignés en charge du projet, André Lefèvre (Bureau d'étude), Alphonse Forceau (Suspension), Jean Muratet (carrosserie) et Flaminio Bertoni (Design). Ils doivent suivre un cahier de charge très précis, la voiture ne doit avoir que le strict minimum, et chaque étape doit avoir l'avis de Boulanger pour continuer. Dès que le projet dévie vers un excès de confort il est immédiatement rejeté. Le 28 août 1939 le Service des Mines donne sont aggrément pour la commercialisation, mais le 1er septembre, l'arrivée de la guerre stoppe tout, Boulanger ordonne que les voitures (250) assemblées sur le site de Levallois-Perret soient démontées et détruites, en revanche quelques prototypes sont cachés dans les greniers du centre d'essais à la Ferté-Vidame ou dans les sous-sols de Citroën rue de Théâtre.
Les études reprennent en cachette, en 1941, après que les Allemands qui savaient qu'une voiture était en projet avaient sans succès essayé d'avoir les plans. Après la guerre les travaux recommencent. La 2CV TypeA est dévoilée pour le salon de l'automobile de 1948, mais elle n'est pas encore disponible, et il n'est pas possible de voir le moteur qui se cache sous son capot. La presse critique le silence que le constructeur entretien autour de son modèle, mais le public est enthousiaste. Elle commence sa production en 1949, mais les stocks d'aciers sont pauvres et l'Etat reserve la matière première à Renault, qui est devenue régie nationale et produit la 4CV depuis 1947, concurrente directe de la 2CV. Citroën ne peut produire que 4 unités par jour. De plus les premiers clients doivent patienter de 3 à 5 ans pour pouvoir avoir leur véhicule, celà est dût à une demande de commandes importantes. Dans les années 50 différents modèles apparaissent (AZU, AZ, AZL,AZLP, AZLM (pour porte malle qui remplace la toile du coffre par une porte). La "Deuche" va continer à être produite, mais au début des années 80 elle commence à décliner et en 1988 l'usine de Levallois-Perret stoppe la production. La 2CV6 encore très prisée par les jeunes commence à devenir vieille et elle est encore produite au Portugal dans l'usine Citroën de Mangualde. Le 27 juillet 1990 la production officielle prend fin le dernier véhicule est une Charleston grise réservée pour le directeur de l'usine. A sa sortie des chaines d'assemblage elle sera accompagnée par une petite fanfare. Encore 5 voitures sortiront des chaines la semaine suivante, se seront les dernières a quitter l'usine. La Deuche prend sa retraite après 51 ans d'éxistence.
Prototype de 1939.
Vue de l'arrière sa malle est encore entoilée.
Modèle AZU de 1951, qui sera adopté par La Poste en 1952.
AZL 1956.
AZL de 1958.
Spécialement conçue pour les pompiers de Cogolin (83), ce prototype sera utile dans la reconaîssance en feux de forêt. Ce véhicule pouvait aussi bien rouler en avant comme en arrière simplement en changeant de poste de conduite. Cette voiture est maintenant au musée des Sapeurs Pompiers du Grand Lyon.
Fourgonette AK de 1978.
Côte à côte le prototype de 1939 et la dernière 2CV produite au Portugal. Entre elles 51 ans les séparent.