Karl Jochen Rindt est né le 18 avril 1942 à Mayence en Allemagne, d'un père allemand et d'une mère autrichienne. Alors qu'il n'a que quinze mois il perd ses parents lors d'un bombardement, recueilli par ses grands-parents maternels, Jochen sera élevé à Graz en Autriche. Le permis de conduite en poche, le jeune homme se prend de passion pour le sport automobile, et commence à faire des courses "sauvages" avec son ami Helmut Marko, avant de démarrer une carrière officielle en voiture de tourisme.
En 1963, Jochen Rindt accède à la monoplace avec l'achat d'une Cooper Formule Junior, puis d'une Brabham F2 l'année suivante. Il se fait très vite un nom en remportant en 1964 le London Trophy sur le tracé de Crystal Palace devant plusieurs grands pilotes de F1. En parrallèle Rindt fait aussi ses débuts en championnat du monde de voitures sportives, à l'occasion des 1 000 kilomètres du Nürburgring fin mai 1964, sur une Ferrari 250 LM privée en coopération avec Umberto Maglioli et s'adjuge le neuvième meilleur temps des essais. En fin de saison Jochen Rindt réalise son rêve en devenant pilote de Formule 1 sur une Brabham privée, lors du Grand Prix d'Autriche. En 1965 il est recruté par l'écurie Cooper, mais sa voiture ne parvient pas à se mesurer aux autres, Rindt se venge en catégorie "sportive" en réalisant la troisième place au cours des 1 000 kilomètres du Nürburgring le 23 mai avec une Porsche 904-8 d'usine qu'il partage avec son ami Joakim Bonnier. Un mois plus tard avec une Ferrari de l'équipe américaine NART, Jochen Rindt et son relayeur Masten Gregory gagnent les 24 Heures du Mans. D'abord retardés par des problèmes mécaniques en début d'épreuve les deux hommes demandent à leur direction le droit de piloter sans retenue et parviennent à faire une remontée fulgurante jusqu'à la victoire.
Pour la saison 1966, l'écurie Cooper, en partenariat avec Masérati, négocie le changement de réglementation et l'augmentation de la cylindrée de 3 litres, ce qui permet à Rindt de faire des étincelles en terminant troisième du championnat du monde, avec en prime plusieurs places d'honneur. Il décroche son premier podium en F1 à Spa- Francorchamps, où il se fait de grosses frayeurs sous la pluie, mais des problèmes mécaniques le forcent à abandonner, laissant le champs libre au britannique John Surtees. La saison 1967 est un véritable cauchemard pour Rindt, les voitures anglo-italiennes sont régulièrement dominées et il ne parvient à marquer que quelques points, de plus ses relations avec Roy Salvadori son directeur sportif se dégradent après une dernière altercation, ce dernier met l'autrichien à pied la veille de la dernière épreuve de la saison. Jochen retrouve tès vite un volant chez Brabham Racing Organisation en remplacement de Denny Hulme champion du monde en titre. Mais le jeune pilote va très vite déchanter, si les Brabham tenaient le haut du pavé entre 1966 et 1967, elles se retrouvent à la peine en 1968.
En remplacement de Jackie Oliver parti chez BRM, Jochen Rindt intègre l'écurie Lotus. L'équipe britannique à une mauvaise réputation, son directeur et concepteur des voitures Colin Chapman à la facheuse habitude de rechercher la rapidité au détriment de la sécurité des voitures. C'est ainsi que Rindt est victime d'une impressionnante série de casse en tout genres, et échappe de justesse à la mort lorsque sa monoplace perd son aileron arrière sur une bosse pour aller se fracasser sur les rails de sécurité au GP d'Espagne. Blessé au visage il est contraint d'observer une période de repos, manquant de ce fait le Grand Prix de Monaco. La chance fini par lui sourire en fin de saison, Rindt décroche la victoire sur le circuit de Watkins Glen, se retrouvant quatrième au classement mondial. Cependant après de nombreux désaccords avec Colin Chapman, Jochen Rindt pense changer d'équipe à l'intersaison, mais son directeur réussi à le garder grâce à des arguments financiers.
Pour la saison 1970, Rindt doit attendre le GP de Monaco pour accrocher la victoire, profitant d'une erreur de Jack Brabham parti à la faute à force de surveiller l'Autrichien qui grossissait dans ses rétroviseurs. A partir du Grand Prix de Zandvoort grâce à sa révolutionnaire Lotus 72 Rindt parvient à remporter quatres GP consécutifs, possédant ainsi une avance considérable au classement sur ses poursuivants. Au cours de la saison 1970, Jochen Rindt, perd son ancien coéquipier Bruce McLaren et son ami Piers Courage dans des accidents, il vit également très mal le peu de souci que Chapman accorde à la sécurité de ses voitures. Ses craintes sont relayées par sa femme Nina, présente à chaque courses qui se dispute fréquemment avec Colin Chapman à ce sujet. Rindt promet alors à son épouse d'arrêter au soir de sa consécration mondiale. Cette dernière n'aura jamais lieu, le samedi 5 septembre 1970 lors des essais du GP de Monza, Jochen Rindt perd le controle de sa Lotus 72 qui part se fracasser sous les rails de sécurité. Le seul témoin de l'accident est le coureur Denny Hulme, qui racontera que la Lotus l'a doublé comme une fusée puis à commencé à louvoyer quand Rindt à freiné pour aborder la Parabolica puis s'est encastrée sous un rail de sécurité. Grièvement blessé au cou, Jochen Rindt meurt dans l'ambulance qui le transportait à l'hopital de Milan. Les causes de l'accident n'ont jamais été formellement établies, mais la thèse la plus répandue concernerait une défaillance du système de freinage. Malgré le retour en forme de la Scuderuria Ferrari avec une victoire de Clay Regazzoni en Italie puis de Jacky Ickx au Canada, la première place de Rindt au championnat du monde est définitivement assurée à l'occasion du Grand Prix des États-Unis, avant-dernière épreuve de la saison remportée par son remplaçant Emerson Fittipaldi. Pour la première fois, et la seule à ce jour, un pilote est sacré champion du monde de Formule 1 à titre posthume.
Karl Jochen Rindt 1942 - 1970. (femin-f1.over-blog.com)
Le coureur et Nina sa femme. (pinterest.fr)
Jochen Rindt et sa fille Natascha. (tumblr.com)
Le pilote autrichien fut aussi actif en catégorie voitures sportives, ici avec une Alfa Romeo GTA. (physik.kfunigraz.ac.at)
La Ferrari de l'équipage Rindt / Gregory victorieuse aux 24 Heures du Mans 1965. (follesetglorieuses.com)
Le Mans 1965 sur le podium avec son relayeur Matsen Gregory. (snaplap.net)
GP d'Allemagne 1966. (Lothar Spurzem)
1967. (ebay.co.uk)
Rindt à la poursuite de Jackie Stewart au Grand Prix des Pays-Bas en 1968. (Evers, Joost / Anefo)
GP d'Espagne 1969. (auto123.com)
Espagne 1969 après son accident. (thisisf1.com)
Jochen Rindt avec Jackie Stewart, rivaux sur les pistes mais amis dans la vie. (autobild.de)
1970 Lotus 72. (boldwatches.wordpress.com)
(boldwatches.wordpress.com)
(theguardian.com)
Rindt avec son directeur sportif Colin Chapman. (lotustalk.com)
Sur la première marche du podium à Zandvoort. (
Graham Hill, Colin Chapman et Jochen Rindt. (primotipo.com)
1970. (youtube.com)
La Lotus 72 qelques tours avant le crash. (reddit.com)
Accident fatal le samedi 5 septembre 1970 à Monza. L'avant de la voiture à totalement disparu laissant apparaitre les jambes du pilote. (yellowbullet.com)
(pinterest.com)
Evacuation de l'épave. (pinterest.com)
(formulazerobrasil.wordpress.com)