Le 13 juillet vers 23 heures, un bombardier britannique Handley Page Halifax du 624th Sq de la Royal Air Force participe à une mission de parachutage d'armes, de munitions et de devises pour le compte de la résistance du maquis de Nistos-Esparros dans les Hautes-Pyrénées. L'appareil décolle de l'aérodrome de Blida (Algérie), avant de mettre le cap vers les côtes de la France. A son bord se trouve un équipage de 7 hommes, 6 anglais et 1 canadien (le pilote). Mais la mission va virer au drame, car lorsque l'avion arrive dans le secteur du parachutage une épaisse brume s'est levée et masque le sol, les signaux lumineux envoyés par les maquisards sont invisibles. Pourtant par trois fois le pilote va tenter une approche, mais à la troisième son avion doit certainement voler trop bas et avec cette couche de brume il ne peut voir ce qui se trouve devant lui. Bientot une boule de feu illumine un bref instant la nuit.
Le quadrimoteurs vient de s'écraser sur les pentes près du Pic du Douly à 1641 mètres d'altitude à quelques kilomètres de son objectif. Les maquisards qui attendaient le larguage ont entendus l'appareil passer au dessus- d'eux mais leurs signaux cachés par la brume n'ont pas été aperçu par l'équipage et de plus ils n'ont pas entendu le bruit du crash quelques minutes après. L'épave fut découverte que le 17 juillet par des bergers qui conduisaient leur troupeau dans les paturages d'altitude. Un jeune garçon de quinze ans redescend vers la vallée jusqu'au village de Nistos prévenir l'instituteur, qui par ailleur connait des membres de la Résistance locale. Le lendemain une quinzaine d'hommes se rendent sur les lieux du crash depuis la vallée il faut 3 bonnes heures de marche avant d'accéder aux restes de l'épave.
Du quadrimoteurs Halifax il ne reste qu'un amas de tôles tordues, et calcinées. Les hommes du maquis après avoir mis les armes et les munitions en lieux sûrs, procèdent aux retraits des corps des 7 hommes d'équipage, dont beaucoup sont atrocement calcinés. Leurs identités s'effectuent grâces aux plaques militaires, que chacun possède, un seul fut découvert à quelques metres de l'épave, certainement éjecté dans le crash. Les tombes sont creusées, les conteneurs en métal ou se trouvait le matériel, feront office de cerceuils, après l'inhumation des 7 corps, les jeunes du maquis présentent les armes suivie d'une minute de silence. Quelques jours plus tard beaucoups d'habitants de la vallée vont venir se receuillir et porter des fleurs, en revanche les troupes allemandes qui patrouillent dans les environs ont totatalement ignorer la présence de ce petit cimetière. Après la guerre le site fut préservé, en août 1954 une céremonie s'est déroulée sur les lieux avec d'anciens du maquis et d'anciens combattants britanniques, pour la première fois un prêtre est présent pour bénir les tombes. Depuis 1986 le cimetière à été délimité par un mur en pierres plattes et les restes de l'épaves furent rassemblés en un seul tas. Il est le plus petit et le plus difficile d'accès de tous les cimetières des troupes du Commonwealth.
Liste de l'équipage du Halifax:
Officier Pilote Leslie Athur Peers (canadien)
Officier Navigateur Albert John Baythorp (britannique)
Officier Bombardier Charles Spencer Goble (britannique)
Sergent Opérateur William Donald Wharmby (britannique)
Sergent Mirailleur Jack Brooke (britannique)
Sergent Mirailleur Harry Clarke (britannique)
Sergent Mécanicien James Edward Walsh (britannique)
Un Handley Page Halifax. (sudouest.fr)
(lespyrenees.net)
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