Facel-Vega 1954 - 1964.
L'entreprise Facel ( Forges et Ateliers de Constructions d'Eure-et-Loire) située à Dreux est fondée en décembre 1939. Filliale de la société d'aéronautique Bonzavia, elle travaillera pour l'effort de guerre dans le domaine de l'aéronautique militaire. Bonzavia va nommer deux administrateurs à la direction, le général d'aviation René Keller (président non exécutif) et l'ingénieur Marcel Koehler (administrateur délégué), un pure produit de l'Ecole centrale de Lyon. En août 1945 c'est l'ancien directeur technique de Bonzavia, Jean Daninos, qui reprend la direction de Facel qu'il fusionne avec la société Metallon. C'est lui qui va pousser Facel vers la construction d'automobiles de prestiges. Dès son arrivée il oriente Facel-Metallon vers la sous traitance de carrosseries de série ou spéciales pour de grandes marques comme Ford SAF, Panhard, Simca, et Delahaye.
En 1952 Facel-Metallon travaille sur un luxueux coupé 2 places + 2 plus petites à l'arrière, mais le problème c'est qu'aucun moteur français ne pouvait convenir pour le projet. En effet Jean Daninos, voulait un moteur à hautes performances, c'est ainsi qu'il se tourna vers les Etats-Unis et la Chrysler Corporation pour la fourniture de puissants et modernes moteurs V8. Le premier exemplaire du bloc américain fut testé sur 130 000 kilomètres, donnant toute satisfaction il fut mis en production. A partir de janvier 1953, l'entreprise fut scindée en deux entités distinctes, Facel SA d'un côté et Metallon SA de l'autre. C'est l'écrivain Pierre Daninos, (frère de Jean) qui suggéra de nommer la future automobile Véga, en référence à l'une des étoiles les plus brillantes de la constellation de la Lyre, symbolisant la puissance et le prestige. Le prototype proche du modèle de série fut présenté sous la marque Vega le 22 juillet 1954 en avant-première, aux représentants du gouvernement, puis à la presse huit jours plus tard à l'usine de Colombes. L'auto sera unanimement saluée lors de son exposition pour le Salon de l'Auto de Paris. La Vega n'aura de cesse d'être amélioré notament avec des V8 de plus en plus puissants. Le nom Facel-Vega sera officiellement déposé dès 1955. En 1956, la marque présente l'Excellence, une berline de luxe, très performante, avec ses portières à ouverture antagonistes sans montant.
Au Salon de l'Auto de Paris d'octobre 1958, la marque française, présente la HK 500, considérée comme la plus aboutie des Facel-Vega à moteur V8. Cette dernière dès sa sortie possède un bloc moteur Chrysler V8 de 5,9 litres développant pas moins de 360 ch réels avec la boite mécanique, ou 335 ch réels avec une boite automatique Chrysler Torqueflite. Pour pouvoir assurer un freinage maximum la HK 500 est équipée de freins à disques Dunlop sur les quatres roues. Cependant cette technologie était en option sur les premières unités, mais devient vite la norme sur les HK1. Entre-temps Jean Daninos, envisageait de produire un petit modèle pour pouvoir s'aligner face à Alfa Roméo, Porsche et Triumph. Mis à l'étude en 1957, le modèle est présenté en 1959 sous le nom de Facellia. Plutôt bien acceuillie par les amateurs, la Facellia sera commercialisée trop vite, les premieres automobiles livrées accuseront des défauts de mise au point moteur entrainant des casses à répétitions. La société procéda immédiatement à des échanges standard sous garantie et des améliorations furent apportées pour pallier aux problèmes, notament sur la Facellia F2 en 1961. Toutes ces dépenses non prévues avaient fortement mis à mal la trésorerie et entâchées la réputation de la marque, même avec un prêt de l'Etat français, d'un montant d'un milliard d'anciens francs, l'entreprise dut être placée en liquidation en 1962. Toutefois le tribunal de commerce lui accorde le droit de poursuivre son exploitation.
Devant remplacer la HK500 qui commençait à vieillir, en 1961 le constructeur lance le coupé V8 Facel II, équipé du moteur Chrysler de 6,3 litres. De l'avis général, la Facel II est souvent considéré comme l'une des plus belles voitures françaises jamais réalisées. En revanche du côté de la Facellia, les ventes ne décollent pas, il fut décidé de l'équiper du moteur suédois Volvo B18 B monté sur le coupé P 1800, dont la robustesse et la fiabilité n'était plus à démontrer. Ce changement donna naissance à la Facel III qui fut dévoilée à la presse en avril 1963. Peu après la marque fut placée par le liquidateur en location-gérance à la société Sferma, filiale du Sud-Aviation. La dernière voiture de la marque, la Facel 6, fut lancée pour espérer combler l'écart entre la surpuissante Facel II à huit cylindres et la Facel III avec ses quatre cylindres. Sa partie avant fut allongée pour pouvoir acceuillir le moteur de l'Austin Healey 3000 avec ses six cylindres. Présentée à la presse en mai 1964, la commercialisation ne débute qu'en septembre. Malheureusement la Facel 6 ne fut produite qu'à 44 exemplaires, dont 7 cabriolets. En effet Facel n'arrivant pas à remonter la pente, la Sferma ne fut pas autorisée par les ministères de tutelle (ministères de l'Industrie et des Finances) à poursuivre l'exploitation. Le 31 octobre 1964, les usines Facel ferment leurs portes définitivement.
Logo de la marque. (Cilibul)
1955 Facel-Vega FV1. (Rex Gray)
1956 Facel-Vega FV3. C'est avec un modèle semblable que l'écrivain et philosophe français Albert Camus trouve la mort le 4 janvier 1960, il était passager de la FV3 de l'éditeur Michel Gallimard. La voiture dérape sur une plaque de verglas sur la RN6 à Villeblevin dans l'Yonne et s'encastre dans un platane. Alors que Camus meurt sur le coup Michel Gallimard décèdera de ses blessures cinq jours plus tard. (Thesupermat)
Facel-Vega Excellence, produite de 1956 à 1964. (Mr Choppers)
(Mr Choppers)
Hk500. (Thesupermat)
(Thesupermat)
Facel-Vega Facellia. (Rex Gray)
(Rex Gray)
Facellia cabriolet. (AlfvanBeem)
(Thesupermat)
Facel II. (Rex Gray)
Facel III. (Rex Gray)
(Rex Gray)
Facel III convertible. (jean-pierre 60)
Facel 6. (facel-vega.asso.fr)
(photo: Xavier Wattez)