Camions Berliet.
En 1895, Marius Berliet (1866-1949) fils d'un tisserand lyonnais, conçoit son propre moteur monocylindre qu'il adapte sur sa première voiture. Travaillant dans un premier temps dans un petit local de la Croix-Rousse (arrondissement de Lyon) il fonde sa propre entreprise en 1901. Après avoir racheté la marque automobile lyonnaise Audibert et Laviotte en 1902, Berliet commence la fabrication de voitures à quatre cylindres, munies de radiateurs en nid d'abeilles replaçant le bois des montants par ceux en acier. Grâce au rachat par la société American Locomotive Motor Car Company de la licence pour la production d'automobile et des royalties qui en découlent, Berliet peu agrandir ses activités il monte une première usine à Montplaisir dans le 8e arrondissement de Lyon et adopte alors comme logo une locomotive stylisée. Entre 1904 et 1911, les automobiles Berliet commencent à participer aux premières compétitions auto avec Paul Pablot (concessionnaire de la marque à Marseille) puis Jean Porporato.
La prospérité est au rendez-vous et en 1909, Berliet possède déjà six succursalles et quarante-deux agents en France et en Algérie. Le type M est le premier camion de la marque qui est produit à l'usine de Montplaisir en 1910. C'est un véhicule à cabine avancée et équipé d'un moteur 4 cylindres essence, transmission par chaine, pour un P.T.C. (poids total en charge) de 3,5 tonnes, dont 2 de charge utile. La renommée de la marque est grandement aidée par la victoire en 1912 de la voiture Berliet 16hp de la deuxième édition du rallye de Monte-Carlo, aux mains du pilote Jean Beutler. A cette époque Marius Berliet envoie quelques ingénieurs aux Etats-Unis pour visiter les usines Ford et calquera les méthodes de l'organisation scientifique du travail américaines et sera un des premiers en France à les mettre en application. En 1913 se sont 3 500 véhicules qui sont produits et en 1914 les deux tiers des camions construits en France le sont par Berliet.
Pendant la Première Guerre mondiale, les nombreuses demandes de l'armée font exploser la production de camions, ce sera également le cas chez Renault et Latil. Grâce à cette accroissement des ventes, Berliet passe à un travail à la chaine très poussé et l'acquisition de nouvelles machines largement rentabilisées par la production de masse. A partir de 1915, pour honorer ses commandes, la marque achète un terrain de 400 hectares d'un seul tenant à Vénissieux et Saint-Priest, pour implanter l'usine principale. Le modéle le plus emblématique de la marque est le CBA construit dès 1914, avec un P.T.C. de 4,5 tonnes, cabine avancée et transmission par chaine, 25 000 exemplaires seront commandés par l'armée française. En 1916 se sont 40 camions qui sortent quotidiennement des usines, mais Berliet fabrique aussi des obus et des chars d'assaut sous licence Renault. La Société anonyme des Automobiles Marius Berliet est constituée en 1917 et le chiffre d'affaires de la marque à été multiplié par quatre depuis le début de la guerre.
Durant l'entre-deux-guerres la marque lyonnaise continue sa production essentiellement axée sur l'automobile de luxe, mais va connaitres des difficultées financières et temporairement en 1921 la société passe sous administration judiciaire. Marius Berliet pourra reprendre la direction de son entreprise qu'en 1929. Produisant toujours des poids-lourds, le modèle LH sort en 1923 et présenté au Salon de Paris. Pendant les années 1930 le moteur diesel est testé sur le CBA, avant d'être monté en serie sur le GD2. En 1939 le modèle Dauphine est la voiture partuculière des usines Berliet, elle emprunte des éléments de la Peugeot 402. Produite à moins de 200 exemplaires, jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale, elle sera la dernière automobile de la marque. Pour sa section poids-lourds, la gamme se compose des modèles VDC, GDM, GDR et GPM. Pendant la guerre Berliet concentre ses efforts sur la fabrication des camions "gazobois", parfaitement adaptés aux restrictions de matières premières imposées par les Allemands. Cependant après la guerre Marius Berliet se voit reproché d'avoir fabriquer des camions pour la Wehrmacht et engrengé un profit de 502 millions de francs de 1940 à 1944, dont 174 venant directement du commerce avec l'Occupant. Les usines sont placées sous séquestre. Il se retrouve également accusé d'avoir ignoré la Résistance en refusant les sabotages internes. Marius Berliet et ses deux fils, Paul directeur de l'entreprise et Jean chef du personnel sont arrêtés et jugés en juin 1946. Condamnés à de lourdes amendes et des peines de prison, ils sont aussi frappés d'indignité nationale.
Après une période faste des années 1950, avec notamment les modèles "longs nez" largement répandus sur les chantiers et routes de France et ceux qui s'illustrent sur les pistes sahariennes l'entreprise connait des difficultés financières la décénie suivante, ses parts de marché diminuent, la rentabilité baisse et des conflits sociaux éclatent. La concurrence se fait plus rude, avec l'apparition quelques années plus tôt de Saviem, filiale de Renault et la perte du contrat d'état ou d'armement, Berliet cherche un appui auprès d' un groupe puissant. En juin 1967 c'est Citroën qui rachète Berliet. Les camions Citroën sont désormais produits chez Berliet. En avril 1980, les noms Berliet et Saviem disparaissent définitivement des calandres, les deux sociétés ne forment désormais plus qu'une seule entité: Renault Véhicules Industriels (R.V.I.). Pour ces gammes hautes de poids-lourds, la marque au losange choisira les mécaniques Berliet, de plus les cabines KB 2400 feront une longue carrière dans la série R de Renault. Berliet à également depuis 1929 réalisé quelques modèles d'engins ferroviaires: automotrices, locotracteurs ou fourgons, puis dans les années 1960, l'activité dans ce secteur se limite à la sous-traitance.
Berliet type M de 1910. (mémoires-industrielles.fr)
De mombreux CBA ont participés aux rotations sur la route reliant Bar le Duc et Verdun (La Voie Sacrée) pendant la bataille de Verdun, pour acheminer hommes et matériels. (expo28.skyrock.com)
Publicité de 1938.
La Dauphine de Berliet créée juste avant la 2e guerre, fut la dernière voiture du constructeur lyonnais. (forum-auto.com)
Ancien logo. (mes-voitures-miniatures.e-monsite.com)
Logo adopté en 1960.
Véhicule blindée Berliet 30K. (onlycarspictures.com)
Type GDM. (inago-livejournal.com)
Berliet GDR de 1948. (travellerdave.co.uk)
GLM.(forum-auto.com)
Les T100 véritables monstres ancêtres des dumpers actuels.
GLA en version tracteur routier. (forum-auto.com)
TBO pour les transports spéciaux. (muséeducamion.com)
Berliet T12. (lesberlietderene.skyrock.com)
TBU militaire. (photos-camions.com)
T45. (autoplus.fr)
Berliet GAK-5. (muséeducamion.com)
GBK. (raucca.org)
Porteur lourd GPRK. (magnum31gb.skyrock.com)
TRK. (trucknetuk.com)
Fourgon pompe GAK. (Martin Hawlisch (LosHawlos) )
Fourgon pompe GAK-17. (lesgardespompes.eu)
GR 200.
Stradair.
Berliet GBC 8 KT.
La gamme GLR qui fut très utilisée par les entreprises de BTP. (photos-camions.com)
Prototype GLR réalisé en 1977 resté sans suite. (magnum31gb.skyrock.com)
Prototype de cabine M4 pour le GLC 190 de 1977. (memoires-industrielles.fr)
Type K. (magnum31gb.skyrock.com)
TR 280. (roadmaster.skyrock.com)
950 KB. (onlycarspictures.com)
Un TR 356 Centaure. Après le rachat de Berliet par Renault , le nom Centaure ne fut plus réutilisé par RVI. Ces véhicules passeront sous la dénomination de la gamme des R. (gabrielegaleotti.it)
Renault R 340, encore produit par Berliet, seuls le logo et le nom changent. (photos-camions.com)
R340 de dernière génération avec cabine Berliet 2400. (photos-camions.com)